PARTIE
I - LES BANDES PHOSPHORESCENTES
Introduction
aux bandes phosphorescentes
1. Pourquoi des
bandes phosphorescentes ?
Depuis le 13 Janvier 1969, le système d'acheminement du courrier en France a été révolutionné avec l'instauration du courrier à deux vitesses:
- le courrier non-urgent
- le courrier urgent
Pour favoriser le tri des plis non-urgents et urgents et l'oblitération, des machines dénommées "redresseuses" ont été mises au point par les fabricants Hotchkiss-Brandt et Pitney-Bowes.
Ces "redresseuses" fonctionnent par contraste optique en redressant et en oblitérant le courrier sans cependant effectuer un tri entre les deux vitesses d'acheminement.
Parallèlement des essais de détection via des bandes phosphorescentes sont effectués. Ces essais donnant satisfaction des timbres avec des bandes phosphorescentes seront imprimés puis mis en vente dans le département du Puy-de-Dôme au début de l'année 1970.
Au même moment la société Hotchkiss-Brandt a mis au point une nouvelle machine dite "discriminante" qui ne différencie plus les plis par contraste optique mais d'après le nombre de bandes phosphorescentes détectées. La première machine "discriminante" sera mise en place à Clermont-Ferrand Gare au premier trimestre 1970.
Les bandes phosphorescentes sont utilisées dans les centres de tri pour :
- séparer les plis urgents des plis non urgents (discrimination)
- repositionner les plis pour permettre loblitération sur le timbre (redressage).
Le premier centre de tris automatiques sera inauguré le 30.10.73 à Orléans la Source (45 - Loiret).
2. Qu'est-ce que la luminescence?
Lorsqu’un électron du cortège périphérique d'un atome reçoit un apport d’énergie, il peut, si la quantité d’énergie est suffisante, être éjecté, ce qui conduit à une ionisation de l’atome, ou seulement être éloigné de sa position initiale et atteindre un niveau d’énergie d’où il va redescendre à sa position d’origine en une fois ou en cascade, en rejetant l’énergie acquise. Ce rejet d’énergie se fait par émissions de photons dont la longueur d’onde se situe dans le domaine des ondes lumineuses.
Ce phénomène est appelé luminescence.
Dans le système développé par le Centre National d’Etudes des Communications (C .N .E .T.), l’excitation des électrons est faite par un éclairement avec une lampe U.V. choisie pour donner la bonne quantité d’énergie. On parlera de longueur d’onde de la lampe U.V. variant en fonction du produit pour lequel on souhaite réaliser une excitation.
3. Qu'est-ce que la fluorescence et la phosphorescence?
3.1.
La fluorescence
La désexcitation des électrons se fait avec des constantes de temps très variables selon les éléments. Cette constante de temps est le temps au bout duquel la moitié des électrons sont revenus à leur niveau initial.
On parle de fluorescence, lorsque la quantité de lumière émise est devenue très faible (indétectable), de l’ordre de 10-8 secondes après la fin de l’excitation sous lumière Ultra-Violet (U.V.).
Les codes d’indexation imprimés sur les plis sont détectés pendant la phase d’excitation.
La durée de l'émission est très courte pour la lecture des codes-bandes pour éviter que la lumière émise par une bande de codage vienne perturber la lecture de la bande suivante.
3.2. La phosphorescence
On parlera de phosphorescence lorsque l’intensité diminue avec une constante de temps de l’ordre de secondes, voire d’heures, donnant une rémanence après une chute brutale de l’intensité.
Les détections phosphorescentes sur les timbres sont effectuées après la phase d’excitation mais pendant celle de rémanence.
D’après une note de la Direction Générale des Postes de 1973, « Il est incorporé dans l’encre un pigment phosphorescent quasi incolore en lumière naturelle qui a la particularité d’émettre à une lumière jaune-vert lorsqu’il est éclairé en lumière ultra-violette. De plus, après arrêt de l’excitation par la lumière ultra-violette, le produit émet encore pendant quelques secondes cette lumière jaune-vert de luminescence ».
Les machines de tri automatique repèrent le timbre grâce aux bandes phosphorescentes au moyen de cellule optiques.
3.3. Courbe de décroissance d'émission lumineuse d'une fluorescence
et d'une phosphorescence
Partie 3 réalisée avec l'aimable concours de Raymond Sené.
4. L'utilisation du papier fluorescent
4.1. Test de 1962 sur des vignettes «
B. Palissy »
Le 09.01.62 des essais ont été réalisés sur la presse TD3-6 avec des papiers plus ou moins fluorescents imprimés avec des vignettes « B. Palissy » .
Essais Fournisseurs Types de papier Feuilles de test Sous lampe U.V. Essai n°1 Arjomari Jaune pâle Essai n°2 Jaune pâle Essai n°3 Jaune pâle Essai n°4 Papeteries Navarre Jaune d'or vif Essai n°7 Jaune d'orLes Papeteries Navarre ont fait livrer par la société allemande BASF des papiers fluorescents jaune d'or.
Il est fort probable que les tests n°5 et n°6 aient été réalisés avec un papier fluorescent jaune d'or.
Le stock restant a été réutilisé lors de trois tirages:
- 19.03.62 sur un papier fluorescent jaune d'or
- 20.03.62 sur un papier fluorescent jaune pâle avec une vignette bleu très clair
- 20.04.62 sur un papier fluorescent jaune d'orIl existe des feuilles non dentelées accidentellement (presse IX9) du 20.03.62 et 20.04.62.
4.2. Test de 1962 sur le 0.25FF «
Coq de Decaris »
Ce système de lecture par des cellules photo-électrique a été testé sur le 0.25FF « Coq de Decaris » en 1962. avec du papier fluorescent.
Le papier fluorescent utilisé a été fabriqué par les Etablissements Arjomari-Prioux.
Le pigment jaune-orangé, le Pigmosol, de couleur jaune fluorescent aux U.V incorporé dans la pâte à papier provient de la société allemande B.A.S.F. (Badishe Anilin und Soda Fabrik AG.).Plusieurs essais ont été effectués donnant deux types distincts :
- Type I : Papier fluorescent pâle
Impression effectuée lors du 2e tirage sur la presse n°16 le 22.06.62 (3 millions d'exemplaires).
(Sous lampe U.V.)
(Pièce non détenue - Propriété de Tanguy)La mise en vente publique a eu lieu dans quelques bureaux du département de la Seine en Octobre 1962 (première date connue sur lettre : 31.10.62).
Enveloppe du 29.03.63 de Levallois (Hauts-de-Seine) à destination de Cholet (Maine-et-Loire) au tarif LETTRE jusqu'à 20g du 01.01.60 au 07.01.65La mise en vente publique a eu lieu dans quelques bureaux du département de la Seine en Octobre 1962 (première date connue sur lettre : 31.10.62).
- Type II : Papier fluorescent jaune vif (jaune dor)
Impression effectuée lors du 5e tirage sur la presse n°16 du 29.09.62 au 21.12.62 (4 millions d'exemplaires).
Dates connues : 02.10.62 - 09.11.62 au 14.11.62Ce timbre a été mis en vente discrètement en Février 1963 (plus ancienne date connue sur lettre : 01.03.63) puis a été présenté au stand des P.T.T. lors de lExposition Philatec à Paris du 5 au 21 Juin 1964.
A
la lumière naturelle | Sous
lampe U.V. |
Enveloppe du 16.03.63 de Nantes (Loire Athlantique) au tarif LETTRE jusqu'à 20g du 01.01.60 au 07.01.65
Enveloppe du 01.04.63 de Paris à destination d'Aulnay-sous-Bois (Seine-et-Oise) au tarif LETTRE jusqu'à 20g du 01.01.60 au 07.01.65
Enveloppe du 06.05.63 de Wingles (Pas-de-Calais) à destination de Maubeuge (Nord) au tarif LETTRE jusqu'à 20g du 01.01.60 au 07.01.65
Enveloppe du 12.06.63 de Montargis (Loiret) à destination de Dijon (Côtes d'Or) au tarif LETTRE jusqu'à 20g du 01.01.60 au 07.01.65
Ce procédé a été abandonné très rapidement et remplacé par les surcharges de bandes phosphorescentes à 366 nm.
4.3. Utilisations exceptionnelles d'un papier fluorescent
Le papier fluorescent jaune d'or aux U.V a été réutilisé à cinq reprises depuis l'abandon de ce procédé dont trois fois lors démissions communes avec des pays qui utilisent le papier fluorescent.
4.3.1. Utilisations exceptionnelles d'un papier fluorescent suite à une rupture de stock
Suite à une rupture de stock du papier normalement utilisé en France, l'ITVF a utilisé du papier fluorescent lors de deux émissions:
- « Recensement de la population »
(Emission du 01.03.82)
Lettre du 18.03.82 de Beauvoir (Aisne) à destination de Vernon (Eure)
1.60FF : Tarif LETTRE 20g du 01.09.81 au 31.05.82
(Sous lampe U.V.)
- Bloc-feuillet « Philex France - Bicentaire de la Révolution et de la déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen »
(Emission du 26.06.89)
4.3.2.
Utilisations exceptionnelles d'un papier
fluorescent lors d'émissions communes
Pour les émissions communes l'hypothèse la plus plausible est
l'utilisation d'un papier normalement utilisé dans le pays avec qui l'émission
commune a été effectuée.
- « XXVe anniversaie du Traité sur la Coopération Franco-Allemande » - Emission commune avec la R.F.A.
(Emission française du 15.01.88)
(Emission allemande du 15.01.88)
Lettre du 10.02.88 de Saint Jean de Liversay (Charentes-Martimes) à destination de La Rochelle (Charentes-Martimes)
2.20FF : Tarif LETTRE 20g du 01.08.87 au 15.08.88
(Sous lampe U.V.)
- « Tinguely - Meta » - Emission commune avec la Suisse
(Emission française du 26.11.88)
(Emission helvétique du 26.11.88)
Lettre du 20.12.88 de Paris (11e) à destination de Fréjus (Var)
19.30FF : Tarif LETTRE 100g du 16.08.88 au 10.01.90 avec recommandation R1 sans accusé de réception
(Port : 5.60FF - Recommandation R1: 13.70FF)
(Sous lampe U.V.)
- « Alberville-Barcelona - Pays olympiques 1992 » - Emission commune avec l'Espagne
(Emission française du 22.06.92)
(Emission espagnole du 22.06.92)
Lettre du 04.08.88 de Toulon (Var) à destination de Toulon (Var)
2.50FF : Tarif LETTRE 20g du 19.08.91 au 09.08.92
(Sous lampe U.V.)